5 novembre 2006

Action de l'Etat: Les rapports déclencheurs

Rapport Martre

La première prise de conscience de l’importance du thème remonte au Rapport Martre, rapport du commissariat général au plan, qui a été commandé suite à la perte, contre toute attente, d’un important contrat aéronautique au Moyen-Orient face aux Etats-Unis. Une première définition de l’intelligence économique y a été énoncée dans les termes suivants : « Ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation de l’information utile aux acteurs économiques ».

La gestion stratégique de l’information est un des leviers majeurs de performance et de développement, qui explique notamment les succès commerciaux du Japon, culturellement imprégné d’intelligence économique.
Il s’agit d’un outil indispensable de connaissance et de compréhension élargie de l’environnement économique sous toutes ses formes (marchés, acteurs, leurs intentions et leurs capacités à les mettre en œuvre). En termes militaires, on parle de la connaissance du champ de bataille dans toutes ses dimensions.

Le rapport dénonçait le retard pris par la France sur d’autres pays comme le Japon, les Etats-Unis ou la Suède, qui ont clairement la volonté de traiter cette question au niveau national, en coopération avec les acteurs économiques et dans un souci permanent d’efficacité économique, qui ont somme toute une stratégie nationale d’IE, sans pour autant l’afficher.

Rapport Carayon

C’est encore une fois un évènement économique important qui a éveillé les consciences sur la nécessité de l’intervention de l’Etat pour protéger les actifs technologiques stratégiques nationaux : l’affaire Gemplus, leader français de la carte à puce, qui a été racheté par un fond américain. De même, des affaires similaires concernant des technologies utilisées dans des domaines sensibles, voire de souveraineté, ont pu mettre en lumière les risques que peuvent faire peser certains rachats sur la pérennité des approvisionnements ou la bonne conduite de grands programmes. C’est dans ce contexte, en effet, qu’est intervenue la rédaction d’un second rapport par le député Bernard Carayon, intitulé « Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale ».
Ainsi, tout en affinant les constats du rapport Martre, le député Carayon a préconisé de dépasser le stade instrumental et de faire de l’intelligence économique une véritable politique publique.
Selon le député, l’intelligence économique doit être définie en termes de contenu, articulé selon cinq axes :
- Améliorer la compétitivité de la France et des entreprises,
- Passer de la défense économique à la sécurité économique,
- Repenser notre politique d’influence,
- Former à l’intelligence économique,
- Mettre en œuvre l’intelligence économique dans les territoires.

Pour y parvenir, la clé est de mettre les acteurs en réseaux, en réconciliant les mondes de l’université, des entreprises et des pouvoirs publics.

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