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Le territoire (régional, départemental, local) est le relais indispensable de l'action de l'Etat en matière d'intelligence économique. Et si on allait plus loin? Appliquer les concepts, méthodes et outils de l'IE au système territoire...
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On peut définir la veille de manière générale par sa finalité : fournir la bonne information à la bonne personne au bon moment. Toutefois, dans le cadre de sa mise en œuvre concrète au sein d’une organisation, il convient de différencier les notions de veille stratégique et de veille opérationnelle.
La veille stratégique, parfois appelée veille prospective, vise à fournir aux décideurs de l’entreprise un ensemble d’informations et de les assister dans leurs prises de décisions stratégiques.
S’appuyant notamment sur l’exploitation de signaux faibles, l’objectif est de réduire les incertitudes liées à l’environnement et à ses évolutions possibles, afin de permettre aux dirigeants d’effectuer un choix en bonne connaissance des risques éventuellement encourus.
La notion d’information stratégique est particulière, car elle ne concerne pas un secteur d’activité précis et est par essence transversale. Le produit d’information stratégique est une agrégation, une synthèse des résultats des différentes veilles.
Le responsable de la veille stratégique peut être confondu avec le responsable de l’intelligence économique, en ce sens où il a vocation à coordonner l’ensemble des démarches de veilles initiées dans l’entreprise, afin de restituer régulièrement une synthèse de qualité permettant aux dirigeants de positionner l’entreprise dans son environnement concurrentiel notamment dans l’avenir. Son rôle est de donc de permettre la mise en action des informations recueillies.
La veille stratégique s’appuie sur une veille sectorielle, qui cherche à traquer les tendances lourdes de l’évolution du secteur industriel sur lequel est positionné l’entreprise.
La veille opérationnelle vise en revanche à fournir aux acteurs de terrain les informations et les connaissances nécessaires à la bonne pratique de leur métier, dans un soucis de performance et d’efficacité.
On connaît bien le phénomène du nez dans le guidon et du manque de temps pour traiter les informations stratégiques qui peuvent concrètement permettre le pilotage de la stratégie du territoire.
Aussi, il semble nécessaire que chaque territoire dispose d'une cellule de veille stratégique, qui aurait pour rôle l'édition de produits d'informations spécifiques aux différents schémas stratégiques de développement.
Cette cellule pourrait avoir les rôles suivants:
- Déterminer les indicateurs permettant l'évaluation des politiques de développement mises en oeuvre
- Créer du lien informationnel entre les différents opérateurs territoriaux agissant sur des problématiques communes
- Assurer une veille territoriale concurrentielle, permettant de surveiller l'émergence de territoires concurrents (attractivité productive et résidentielle) et d'en connaître les actions en temps réel.
Un centre de ressources pour les projets numériques d'intérêt territorial
Objectif: Accompagner la mise en oeuvre d'un dispositif de veille
Les coûts d'accès et d'utilisation d'un dispositif de veille de qualité sont parfois prohibitifs pour des associations qui n'en ont tout simplement pas les moyens, ou pour des entreprises qui manquent d'une visibilité claire quant au retour sur investissement de tels outils.
Il est donc du ressort du service public ayant pris conscience de l'importance de ces enjeux de mener à bien une véritable politique d'appui auprès de ces acteurs en leur permettant l'accès aux ressources logicielles d'une part, et en les accompagnant dans leur appropriation d'autre part.
Les clients de ce centre de ressources peuvent être aussi bien les entreprises, les associations ou les institutions.
Cette infrastructure serait une nouvelle centralité permettant la rencontre des acteurs autour d'un projet innovant.
Il est entendu que l’emploi est une priorité pour les décideurs territoriaux. Les théories habituelles du développement économique local qui s’en suivent s’intéressent donc particulièrement à deux aspects dans leurs stratégies territoriales : l’emploi généré par les services publics (exemple des emplois jeunes), et l’emploi du secteur privé.
On trouve toutefois une nouvelle approche s’intéressant plus particulièrement aux types de revenus entrants sur le territoire indépendamment de l’emploi généré. Il s’agit d’une nouvelle visite de la théorie de la base économique, dont les conclusions soulignent l’importance sources de revenus non marchands, capables de jouer un effet d’entraînement sur les autres bases de revenus, productive notamment.
Selon cette théorie développée par Laurent Davezies, la variable décisive du développement territorial est le revenu monétaire capté de l’extérieur par les territoires (et qui est appelé revenu basique), et non le PIB par habitant. On peut schématiquement classer les revenus intéressant le territoire selon trois deux secteurs : basique et domestique.
Le secteur basique est réparti en quatre bases :
- La base marchande (industries, services et agriculture)
- La base sociale (aides sociales)
- La base publique (revenus générés par les emplois publics)
- La base résidentielle (Tourisme, résidences secondaires et pensions de retraite).
Le secteur non basique est composé de deux sous-secteurs :
- Les activités privées domestiques
- Les revenus fonciers immobiliers.
Cette grille d’analyse du développement territorial, et notamment la prise en compte de la base résidentielle, permet d’expliquer le développement de certains territoires, malgré une économie productive peu développée. Mais les travaux de L. Davezies vont plus loin : une étude menée sur l’ensemble des territoires français montre qu’en moyenne, la base résidentielle est plus génératrice de revenus que la base productive.
On retrouve un tableau synthétique de ces travaux dans une présentation de P. Fauguoin, directeur de l’Institut Atlantique de l’Aménagement du Territoire intitulée « La demande des acteurs publics en analyse économique ».
Dans une société en recherche d'identités, en manque de repères, les territoires ont fait de la cohésion sociale une priorité. On peut retenir deux volets essentiels à ce sujet:
- La cohésion sociale passe par l'emploi.
- La cohésion sociale passe par la création de "lien social", par la connaissance de l'autre.
Dans le cadre de ce site, nous nous intéressons aux conditions à respecter pour que les actions de développement économiques soient durables. Cela implique notamment de se placer en dehors d’une stricte logique de compétition entre territoires, qui peut mener à des logiques de dumping fiscal et social (dans le cadre d’une stratégie basée sur un avantage concurrentiel basé sur les coûts de la main d’œuvre).
Pour y parvenir, il convient également de sortir de la logique d’allocation de ressources comme mode de gestion du territoire, mais au contraire d’encourager la création de ressources nouvelles : innovations scientifiques, nouvelles coopérations inter-territoriales, élargissement de la gouvernance à l’intérieur du territoire, développement du capital social et des réseaux humains.
La concurrence des territoires est en effet un jeu à somme positive, grâce aux effets d’entraînement (la région d’Orléans profite du dynamisme de l’Ile-de-France) (Prager, 2005). C‘est sur ce constat qu’il est possible d’affirmer que les coopérations entre territoires sont possibles et souhaitables.
Le capital social représente l’ensemble des valeurs et institutions de l’organisation sociale. Si les études empiriques sont encore trop restreintes pour qu’une doctrine puisse être développée, on peut considérer que le développement de ce capital social soit une condition à l’émergence d’une économie de l’innovation, d’une économie de la connaissance. C’est le déploiement et la catalyse de réseaux sociaux qui permettra la fertilisation croisée nécessaire aux innovations, quels que soient leurs types.
On peut ainsi affirmer que le développement de réseaux sociaux de transferts et de partage de connaissances soit une clé de la compétitivité des territoires. Il appartient donc aux autorités en charge de du développement économique d’encourager activement la formation de réseaux d’entreprises ayant une autonomie de fonctionnement et d’innovation, ce qui constitue un contrepoids à leur propre influence.
Une situation de conflit d’intérêts apparaît donc, puisqu’une telle action va à rebours de tout pouvoir, même du plus démocratique : on parlera du paradoxe du capital social
Pourtant, l’autorité publique est amenée à être de moins en moins aux manettes de la machine économique régionale, et de plus en plus une autorité coordinatrice de l’expression d’une volonté et d’une action collectives,légitime et garante de l’intérêt public.
La prise de conscience des décideurs territoriaux est réelle. Ils observent, par l’arrivée sur le marché de l’emploi d’une génération « technologies de l’information et de la communication », la nécessité pour les cadres territoriaux de changer leur mode de management interne d’une part, et des affaires publiques d’autre part. La transparence dans la communication devient une exigence de la part d’un public de plus en plus informé et trouvant dans le phénomène des blogs les possibilités d’une communication tribale et participative nouvelle. Le cadre territorial de demain doit être un manager, un facilitateur de projet et doit pour cela se tenir encore plus à l’écoute des acteurs du territoire, qu’il s’agisse des entreprises ou des représentants de la société civile.